"Les couleurs de la Sérénissime" est la première exposition exclusive des fonds des anciennes collections impériales à Salzbourg. La présence du Kunsthistorisches Museum Wien en tant qu'invité est également la première exposition sous la direction de la nouvelle directrice du DomQuartier, Andrea Stockhammer.

Cette exposition complète, qui dresse un portrait de la ville de Venise et de sa société, aborde les principales évolutions de l'art vénitien de la Renaissance au rococo. Outre une sélection d'œuvres picturales, des exemples exemplaires d'autres genres artistiques tels que les bronzes ou les armures ainsi que des objets virtuoses provenant du légendaire cabinet de curiosités de l'ancienne maison impériale, le plus important du genre au monde, sont présentés.

Andrea Stockhammer, directrice du DomQuartier Salzbourg © DomQuartier Salzbourg

Andrea Stockhammer, directrice du DomQuartier Salzbourg © DomQuartier Salzbourg

"Je me réjouis de la collaboration avec le Kunsthistorisches Museum de Vienne et de cette exposition. Elle correspond au profil de la Residenzgalerie avec ses excellentes collections de peinture européenne. Sur une surface totale de 750 mètres carrés, on obtient un aperçu multidimensionnel du concept de succès et des particularités caractéristiques de la production artistique vénitienne", déclare Andrea Stockhammer, directrice du DomQuartier Salzbourg.
Pour la directrice générale du Kunsthistorisches Museum Wien, Sabine Haag, c'est un souhait de longue date qui se réalise : "Salzbourg a joué un rôle central dans les échanges entre les cultures italienne et allemande. L'art vénitien du 16e au 18e siècle représente un point fort essentiel dans la riche collection du Kunsthistorisches Museum. Je me réjouis d'autant plus que la Residenzgalerie de Salzbourg nous accueillera en 2024 avec des chefs-d'œuvre de cette époque".
Pour Wilfried Haslauer, gouverneur du Land de Salzbourg et conseiller pour les musées, "la première et magnifique présence du Kunsthistorisches Museum Wien en tant qu'invité, avant même l'ouverture de la dépendance du Belvédère, est un signe puissant de l'attractivité de Salzbourg en tant que site muséal".

L'art vénitien de la Renaissance au rococo et ses particularités
LES COULEURS DE LA SÉRÉNISSIMA joue sur une certaine ambiguïté. Le titre de l'exposition se réfère d'une part à l'utilisation particulière des couleurs dans la peinture, et d'autre part effectivement aux couleurs de Venise, telle qu'elle se présente au visiteur dans ses ambiances lumineuses et dans l'opulence de ses produits de luxe. L'exposition, très complète, aborde différents aspects de la ville lagunaire : les portraits d'élégantes Vénitiennes et Vénitiens reflètent l'image que l'on se fait d'une puissance commerciale prospère, la peinture de paysage atmosphérique invite à la contemplation. De nouveaux types d'images dans la peinture religieuse amènent les saints et les personnages bibliques tout près du spectateur et s'adressent à lui de manière très émotionnelle.

Un succès durable jusqu'au 18e siècle
Le succès de la Renaissance vénitienne compte parmi les plus durables de l'art européen. Une classe sociale aisée s'était formée à Venise, qui affichait sa richesse et son statut social à travers des œuvres d'art. Grâce à ces conditions favorables, la Sérénissime - comme Venise était également appelée - attira de nombreux artistes des environs. La manière de peindre de Titien et de ses collègues artistes marqua bientôt l'idée de la peinture vénitienne, même en dehors de Venise. Jusqu'au 18e siècle, les artistes s'inspiraient du colorito alla veneziana et les collectionneurs d'art cherchaient à posséder des tableaux de la Venise du 16e siècle pour être à la mode.

La richesse de Venise et son ascension en tant que métropole commerciale dans le bassin méditerranéen
Jusqu'au 16e siècle, Venise était l'une des plus importantes villes commerciales. Les palais et les trésors artistiques témoignent encore aujourd'hui de la richesse passée de la cité lagunaire. Depuis le Moyen-Âge, la ville, dirigée par un doge, s'était étendue à l'est de la Méditerranée. De nombreux produits de luxe arrivaient dans son port. La soie, les tapis ou les pigments de couleur spéciaux faisaient partie des marchandises d'importation précieuses qui étaient revendues au nord, aux côtés de textiles nobles, de récipients en verre et de livres imprimés. Avec l'expansion des Ottomans, Venise perdit cependant de plus en plus ses territoires en Méditerranée. La conquête de l'Amérique par d'autres puissances européennes et la perte de la Crète en 1669 ont fait pâlir la puissance de la république aristocratique. Parallèlement, Venise a pu défendre ses territoires lors des guerres du XVIe siècle et la classe supérieure vénitienne s'est davantage tournée vers la terre ferme, la Terra Ferma.
Du 21 juin 2024 au 6 janvier 2025
www.domquartier.at