Cette œuvre extrêmement dense oscille entre opéra, oratorio et pièce à mystères. Elle associe la réflexion symboliste sur les questions essentielles du bonheur méconnu et de la finitude humaine à des moments de théâtre de chambre à l'éclairage psychologique profond et à des scènes de masse réalistes. Magnard développe ainsi un univers sonore romantique tardif qui laisse entendre l'influence de Wagner et qui prend parfois des accents héroïques, tout en scintillant dans la lumière transparente de la fin de siècle française.

Guercœur ne trouve pas le repos dans l'au-delà et aspire à revenir sur terre - auprès de son grand amour Giselle et de son peuple qu'il avait autrefois mené à la liberté ...
Les quatre divinités Vérité, Bonté, Beauté et Souffrance exaucent le vœu de Guercœur. Mais entre-temps, le monde a continué de tourner : Giselle, qui lui avait juré une fidélité éternelle, a noué une relation amoureuse avec Heurtal, l'élève de Guercœur. Celui-ci s'est détourné des idéaux de liberté et d'amour et est en train de s'ériger en dictateur. Le peuple affamé est divisé. De violentes émeutes éclatent, menaçant les fondements de la jeune démocratie.
Le compositeur Albéric Magnard, peu connu aujourd'hui, féministe et dreyfusard, est tué dans sa propre maison en 1914 : Il avait tenté de repousser l'attaque de soldats allemands, qui y avaient ensuite mis le feu. Le manuscrit de son deuxième opéra complet Guercœur, composé entre 1897 et 1901, a également été la proie des flammes. Grâce à l'intervention de l'ami compositeur de Magnard, Joseph-Guy Ropartz, la partition a pu être reconstruite et créée en 1931 à l'Opéra Garnier à Paris.
première le 2 février 2025
autres représentations : 8, 13, 16, 21 et 23 février, 1er et 8 mars 2025

oper-frankfurt.de