L'expressionnisme est l'un des mouvements artistiques les plus connus du début du 20e siècle. Il reflète les changements sociaux d'une époque mouvementée. À travers les genres artistiques, l'expressionnisme reflète une modernité culturelle aussi fascinante qu'ambivalente et menaçante. La critique, le tabou, la décadence, la nostalgie et l'atmosphère de renouveau marquent la société dans les années 1920 et sont des motifs centraux dans l'art et le cinéma. Les portraits sensibles de proxénètes et de prostituées d'Otto Dix, les représentations iconiques de mères endeuillées et de victimes de la guerre de Käthe Kollwitz ou le film épique "Metropolis" (1927) de Fritz Lang, réalisé avec Thea von Harbou, d'une société futuriste à deux classes, en sont des exemples.

Emil Nolde, Danseuse, vers 1910/11, collection Siegel / musées de Stade, photo : Hartmut Sawatzky © Fondation Nolde, Seebüll

Emil Nolde, Danseuse, vers 1910/11, collection Siegel / musées de Stade, photo : Hartmut Sawatzky © Fondation Nolde, Seebüll

Les années 1920 sont nourries par le sentiment nerveux de la guerre et par les bouleversements politiques, dans lesquels les arts puisent leurs thèmes. Mais le début du XXe siècle est aussi une période de vive fécondité intellectuelle : l'avant-garde artistique et un public plus ordinaire se rencontrent dans les cafés. Les grandes villes allemandes, et Berlin en particulier, sont un eldorado de spectacles de variétés, de salles de danse, de palais du cinéma, d'événements sportifs, de théâtres, de lieux de libération sexuelle et de sous-cultures homo-érotiques. Entre une lutte pour la démocratie, des visions sociales, l'attraction des nouveaux médias ainsi que des conquêtes pour l'émancipation des femmes, l'expressionnisme est un moteur révolutionnaire et un miroir de son époque.
L'exposition présente les influences réciproques de l'art et du cinéma à travers plus de 120 peintures, dessins, gravures et séquences de films. Le cinéma des années 1920, avec ses nouvelles possibilités techniques, résout une grande partie de ce que les peintres expressionnistes avaient déjà commencé auparavant - une occasion évidente de confronter pour la première fois les deux formes d'art et de montrer leurs relations étroites. Avec des œuvres de Paula Modersohn-Becker, Otto Dix, Franz Marc, Gabriele Münter, Wilhelm Morgner et des films de Fritz Lang ou Lotte Reiniger, les années 1920 sont présentées en trois épisodes : "Départ et rupture", "Rêve et traumatisme", "Forme et déformation" jettent un coup de projecteur sur ce que les gens vivaient alors. L'art et le cinéma donnent à ces thèmes une expression bruyante et permettent de découvrir l'expressionnisme d'une nouvelle manière.
Du 9 mars au 20 mai 2024
www.museen-stade.de

Alexej von Jawlensky, Tête abstraite : Homère (Tibet), 1933, Kunsthalle Emden, photo : Martinus Ekkenga

Alexej von Jawlensky, Tête abstraite : Homère (Tibet), 1933, Kunsthalle Emden, photo : Martinus Ekkenga