L'œuvre de Caroline Mesquita comprend des sculptures, des peintures murales, des installations à grande échelle, de l'art dans le bâtiment ainsi que des œuvres cinématographiques et vidéo. À partir de plaques de cuivre et de laiton, elle crée des tableaux, des créatures géométriques, tantôt humaines, tantôt animales, ainsi que des reconstructions d'autres objets du quotidien, en utilisant différentes techniques et en les colorant. L'intérêt qu'elle porte au matériau même du métal réside notamment dans le fait qu'il peut toujours être modifié et travaillé, et qu'il se transforme de lui-même.
Ses sculptures, qui disposent déjà d'une vie propre, se transforment en personnages qu'elle place sans cesse dans de nouveaux contextes. Ses travaux se caractérisent ainsi par une performativité multiple, dont l'identité est changeante, polyvalente et non fixable en raison de la matérialité et de la contextualisation. Ils sont par essence fluides et situationnels, à l'instar de la pratique de Mesquita, qui se caractérise par un processus vivant. Certes, elle part toujours du corps humain, mais elle crée des créatures animales, des répliques de parties du corps humain, ainsi que des voitures, des avions et même des aliments qui entrent en relation les uns avec les autres de manière ludique. Dans son langage formel en partie géométrique, elle semble trouver son inspiration chez les pionnières avant-gardistes du 20e siècle, telles que Sonia Delaunay-Terk et Sophie Tauber-Arp.
Caroline Mesquita, CuCO & CO, 2024, vue de l'exposition, HAB gallery, Nantes, photo : Jean-Christophe Lett
Les installations d'exposition et les œuvres cinématographiques lui servent de décors de théâtre, dans lesquels elle crée des situations qui permettent à ses sculptures de communiquer et d'entrer en contact entre elles ou avec d'autres protagonistes, comme les visiteurs eux-mêmes, dans une représentation artistique et théâtrale sans recours au langage. Ses œuvres cinématographiques et ses installations de sculptures, dans lesquelles les acteurs humains et non humains interagissent souvent avec tendresse, ont un potentiel utopique de coexistence universelle, même s'il n'est jamais clair s'il s'agit d'un rêve ou d'une réalité vécue. Il s'agit pour elle de créer des atmosphères dans lesquelles l'espace et le temps semblent comme dissous. Ses installations et vidéos font donc penser à la tragicomédie surréaliste de Michel Gondry The Science of Sleep - Anleitung zum Träumen(2006), évoquent l'imaginaire enfantin et bouleversent le monde actuel, marqué par les normes.
Du 4 décembre 2024 au 2 février 2025.
halle-fuer-kunst.at
