L'artiste américain Michael E. Smith (né en 1977 à Détroit) crée des sculptures à partir d'objets du quotidien. Pour ce faire, il recherche dans les magasins, les brocantes et dans la rue des objets présentant des textures et des traces d'utilisation exceptionnelles.

Ce qui intéresse l'artiste, ce sont les histoires qui se déposent dans les objets en raison de leur utilisation quotidienne. Ils ont été utilisés et entretenus par des personnes pendant un certain temps. On leur a attribué une valeur personnelle, ils ont peut-être même suscité des émotions avant d'être abandonnés ou déposés négligemment au bord de la route. De nombreux objets ont une signification culturelle (pop), comme par exemple les dreadlocks coupées ou les baskets.
Lorsque Smith commence à se préparer à une exposition, sa recherche de matériaux se concrétise. Il se rend d'abord sur le lieu d'exposition pour se faire une idée de la situation concrète. Ensuite, il choisit des objets ayant un potentiel pour les lieux, même s'il n'a pas encore une idée définitive des sculptures qui ne seront réalisées que sur place. Pendant la phase de construction, Smith créera à Winterthur de nouvelles œuvres sans exception. Il se laisse guider par l'atmosphère des lieux, l'architecture et la lumière. Souvent, seule une fraction de ce qu'il a rassemblé pour la préparation résiste au contexte concret. Comme il l'explique lui-même, sa démarche est fortement "musicale". Pour cela, il "mprovise" sur place pendant le montage étendu de l'exposition, dans le style du jazz ou du "sampling" hip-hop. Smith écrit des chansons sur mesure pour le musée, pièce par pièce, qui se combinent dans l'exposition pour former une bande-son.
Du 3 février au 28 avril 2024

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